bp2r et l’AUTF viennent de publier leur étude annuelle sur la conjoncture du transport vue par les chargeurs. Avec des volumes en baisse observés en 2020, la majorité d’entre eux prévoient néanmoins un rebond en 2021.
Comme chaque année, bp2r et l’Association des utilisateurs de transport de fret (AUTF) interrogent la communauté des chargeurs sur leur ressenti de la conjoncture du transport routier de 2020. Menée du 15 janvier au 4 février 2021, l’étude qui vient de sortir a sondé 164 chargeurs. « Les résultats de cette année sont, à bien des égards, exceptionnels en raison de la crise sanitaire et économique », indique l’opus 2021.
Baisse des volumes vs surcapacité
Principal fait marquant de cette étude, une importante baisse des volumes. En effet, si 3 % des donneurs d’ordres faisaient, l’an dernier, état d’une baisse, ils sont aujourd’hui 26 % À parler de « récession ». Sur la période concernée, tous les secteurs n’ont pas été impactés de la même manière. Ainsi, l’ameublement, le e-commerce, la pharmacie et les grandes surfaces semblent avoir tiré leur épingle du jeu alors que l’automobile ou l’énergie semblent avoir particulièrement été pénalisés. Pour 2021, l’ensemble des secteurs prévoient un rebond de 26 % des volumes, contre 58 % l’an dernier.
Mécaniquement, cette baisse généralisée des volumes a déséquilibré le marché qui offrait du coup trop de capacités. Parmi les chargeurs interrogés, 19 % l’ont jugé surcapacitaire, soit 11 points de plus que l’an dernier. Parallèlement, 59 % d’entre eux l’ont jugé à l’équilibre. D’un point de vue opérationnel, c’est surtout à l’import que 45 % des chargeurs ont reconnu avoir rencontré des difficultés capacitaires.
Une revalorisation peu opportune
Malgré ce contexte si particulier, les donneurs d’ordres n’ont pas « lâché » les transporteurs avec lesquels ils travaillent puisque le taux de report et d’annulation rapporté est resté stable par rapport à l’an dernier. Même tendance du côté du taux de satisfaction, qui est resté à un niveau relativement équivalent à celui de l’exercice précédent, à 4,42 %, avec toutefois « une légère dégradation pour les acteurs du colis, dont on sait qu’ils ont été particulièrement sollicités lors des deux confinements », plaide l’étude.
Côté prix, les transporteurs ont jugé peu opportun de pratiquer des revalorisations tarifaires dans le contexte que l’on sait, privilégiant le maintien de leur portefeuille clients. Conclusion, les tarifs n’ont pris que 0,17 %. « Toutefois, les donneurs d’ordres ont accepté des mesures ponctuelles de soutien qui représentent une hausse de leurs coûts de transport de 1,3 %. Ces derniers ont par ailleurs été largement affectés par les mesures prises à cause de la crise, et notamment sanitaires. Les coûts logistiques internes, hors achat transport, ont subi de ce fait une hausse de 4,1 % en moyenne », résume l’étude.
La qualité de service toujours d’actualité
Pour 2021, le critère d’achat qui demeurera le plus important aux yeux des donneurs d’ordres restera celui de la qualité de service, avec une note de 4,2 sur 5. « Elle est citée en première ou deuxième priorité – sur cinq – par 80 % des répondants. Les coûts et la combinaison résilience/agilité suivent avec une note sur cinq de 3,2 et 2,9 respectivement », indique l’étude. Autre point important, les chargeurs entendent continuer à travailler la relation avec les transporteurs, en effet citée par 83 % des industriels et 72 % des distributeurs.
En parallèle, l’optimisation du taux de remplissage et le déploiement d’outils tactiques de pilotage et de simulation font également partie de leurs priorités puisqu’ils sont cités par 52 % des donneurs d’ordres. Enfin, l’aspect transition énergétique ne sera pas en reste puisque le recours accru aux véhicules propres par les distributeurs (41 %) ou le recours au multimodal (37 %) ou à la mutualisation (31 %) par les industriels semblent également de mise pour 2021.